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Homme marchant

Quelle est la fréquence des troubles de l'alimentation chez l'homme ?

Les femmes sont nettement plus susceptibles que les hommes de développer des troubles de l'alimentation, mais elles n'en ont pas le monopole. Des chiffres britanniques datant de 2007 indiquent que 1,6 % des hommes ont une relation problématique avec la nourriture, et des chiffres américains évaluent à un million le nombre de garçons et d'hommes souffrant de troubles de l'alimentation, un chiffre en augmentation. Mais ces chiffres sont-ils sous-estimés ? Et l'augmentation est-elle plus liée à la prise de conscience et à la volonté de se manifester qu'à une réelle augmentation du nombre de personnes touchées ?

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L'ampleur du problème

Les données du NHS Digital montrent une augmentation de 70 % du nombre d'hommes britanniques admis à l'hôpital pour des troubles alimentaires au cours des six dernières années - de 480 en 2010-11 à 818 en 2015-6. Mais ces hommes ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Au sein de la communauté, des milliers d'hommes font face à des troubles alimentaires moins graves avec l'aide d'un spécialiste, et beaucoup d'autres cachent encore leurs problèmes aux médecins.

En raison de leur réticence à admettre qu'ils ont un problème, il est impossible de savoir combien de personnes souffrent de troubles de l'alimentation. Mais les meilleures estimations dont nous disposons suggèrent que les hommes représentent environ 1 personne sur 10 souffrant d'anorexie et de boulimie, et peut-être jusqu'à 1 personne sur 4 souffrant d'hyperphagie boulimique.

Les hommes peuvent-ils souffrir d'anorexie ?

La hausse est-elle réelle ?

Depuis les années 1930, par exemple, le nombre de diagnostics annuels de troubles de l'alimentation aux États-Unis est passé de 1 sur un million à 1 sur 20 000. Il y a 80 ans, les troubles de l'alimentation n'étaient tout simplement pas dans le collimateur du médecin moyen.

Mais les troubles de l'alimentation, en particulier l'anorexie mentale, tuent - et c'est une statistique plus difficile à falsifier. Les personnes souffrant d'anorexie ont cinq fois plus de risques de mourir que les autres personnes de leur âge : pour la boulimie et les autres troubles alimentaires (y compris l'hyperphagie boulimique), les chiffres sont respectivement de 75 % et 92 % plus élevés. Et ces chiffres sont également en augmentation.

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Que constatent les experts ?

Le Dr Sandeep Ranote est consultante en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent et s'est spécialisée dans les troubles de l'alimentation depuis 15 ans. Elle n'a aucun doute quant à l'augmentation du nombre de cas qui lui sont soumis. "Il s'agit d'une véritable augmentation - nous voyons davantage de garçons et d'hommes demander une évaluation médicale, un soutien et un traitement. J'y vois un point positif, car si nous savons que les troubles de l'alimentation sont plus fréquents chez les femmes, par le passé, nous avons eu du mal à convaincre les hommes de s'adresser à nous".

Cette augmentation est-elle due à une meilleure prise de conscience ou à un plus grand nombre de personnes souffrant de la maladie ? "C'est impossible à déterminer", déclare le Dr Ranote. "Mais mon opinion personnelle et intuitive est que nous faisons mieux passer le message et que, même si les personnes qui reçoivent de l'aide sont toujours la partie émergée de l'iceberg, cette partie est plus importante qu'auparavant.

Posons-nous les bonnes questions ?

Il est difficile de cacher un trouble alimentaire si grave qu'il menace votre vie. Nous pouvons donc être assez confiants dans le fait que les statistiques d'admission à l'hôpital pour les troubles alimentaires (principalement l'anorexie) sont un reflet fidèle de la véritable répartition entre les hommes et les femmes. En 2015-6, il y a eu environ 12 fois plus de femmes que d'hommes diagnostiquées à l'hôpital.

Il est donc peut-être inévitable que les questionnaires destinés à détecter d'éventuels troubles de l'alimentation aient été en grande partie élaborés pour des femmes et que leur précision ait été testée sur elles. Certains chercheurs affirment qu'ils sont moins sensibles pour détecter les troubles de l'alimentation chez les hommes. Par exemple, des outils largement utilisés tels que l'EDI-3 pourraient sous-estimer l'insatisfaction corporelle chez les hommes. En 2012, l'évaluation des troubles alimentaires chez l'homme(Eating Disorders Assessment for Men- EDAM) a été mise au point pour répondre précisément à ce problème. Il n'est pas utilisé partout, mais les experts sont de plus en plus conscients des différents problèmes rencontrés par les hommes et les femmes.

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Les hommes sont-ils moins bien lotis que les femmes ?

Le Dr Ranote est clair : "À mon avis, nous avons encore beaucoup de chemin à faire avec les hommes qu'avec les femmes. Il devient peu à peu plus acceptable d'admettre que l'on souffre d'un trouble alimentaire si l'on est une femme, mais nous n'avons pas constaté le même changement d'attitude chez les hommes. Nous devons commencer à faire passer le message beaucoup plus tôt, dans les écoles et les collèges, afin que les enfants et les jeunes comprennent qu'il s'agit d'une véritable maladie, d'une véritable maladie neuro-biologique. Mais les initiatives prises par certains organismes sportifs, comme la campagne State of Mind de la Ligue de rugby et de l'Union de rugby, commencent à faire une réelle différence".

Elle tient particulièrement à ce que des progrès soient réalisés dans les groupes ethniques noirs et minoritaires (BAME), où la stigmatisation est encore plus forte que dans les autres groupes. Mais là encore, elle s'empresse de souligner le travail positif de l'organisation caritative Beat, qui s'occupe des troubles de l'alimentation et qui a nommé son premier ambassadeur asiatique de sexe masculin.

Le verdict de notre spécialiste ? Oui, les hommes souffrent de troubles alimentaires. Oui, ils sont fréquents, même s'ils ne le sont pas autant que chez les femmes. Oui, ils sont de plus en plus fréquents, même s'il est difficile de dire si cela est dû au fait que davantage d'hommes souffrent de troubles alimentaires, que davantage d'hommes avouent en souffrir, ou à une combinaison des deux. Il reste du travail à faire, mais les mentalités évoluent lentement. Ainsi, même si l'avenir n'est pas radieux, il y a de nettes lueurs d'espoir à l'horizon.

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Les informations contenues dans cette page ont été évaluées par des cliniciens qualifiés.

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