Comment le cancer peut affecter votre vie sexuelle

Une étude menée par Breast Cancer Care a révélé que huit femmes sur dix ayant reçu un diagnostic de cancer du sein se disent insatisfaites de leur vie sexuelle après avoir subi un traitement. 83 % des personnes interrogées ont été diagnostiquées il y a plus de trois ans, ce qui suggère que certaines femmes continuent à lutter pendant une longue période sans soutien.

"Le sexe s'est arrêté

Sharon Brooker, 44 ans, de Peterborough, ne connaît que trop bien les effets à long terme des traitements anticancéreux sur la vie sexuelle. Un cancer du sein lui a été diagnostiqué à l'été 2013, un an seulement après son mariage. Elle a subi une tumorectomie, une chimiothérapie et une radiothérapie pour traiter la maladie. Mais en 2015, Brooker s'est séparée de son mari pendant un an et demi.

"Le cancer du sein a complètement changé la dynamique de notre relation entre le patient et le soignant", révèle-t-elle. "Je me souviens m'être regardée dans le miroir et avoir fondu en larmes parce que je ne me reconnaissais pas. En conséquence, notre vie sexuelle s'est arrêtée et deux ans après le diagnostic, nous nous sommes séparés".

Mme Brooker affirme qu'aucun membre de l'équipe soignante n'a mentionné l'impact que le cancer du sein pourrait avoir sur sa vie de couple ou sa vie sexuelle. Près de cinq ans plus tard, elle ressent toujours les effets secondaires du traitement, tels qu'une irritation des seins et une sécheresse vaginale. Mais elle a renoué avec son mari et la communication entre eux s'est améliorée.

Samia al Qadhi, directrice générale de Breast Cancer Care, déclare : "Beaucoup trop de femmes n'ont pas été informées de l'impact que le cancer du sein et son traitement peuvent avoir sur leur vie sexuelle, les laissant souffrir en silence - il est crucial de briser ce tabou. Le NHS doit veiller à ce que toutes les personnes chez qui un cancer du sein a été diagnostiqué aient la possibilité de parler de sexualité, d'intimité et de modification de l'image corporelle afin de les aider à obtenir le soutien dont elles ont besoin.

Samantha Evans, ancienne infirmière et cofondatrice du site Jo Divine consacré à la santé sexuelle et au plaisir, est tout à fait d'accord. Elle souligne que le traitement de nombreux cancers, en particulier ceux de la prostate, du sein ou gynécologiques, peut affecter la vie sexuelle, mais que ce problème n'est pas suffisamment pris en compte.

Elle déclare : "La sexualité n'est pas abordée dans la formation et de nombreux médecins se sentent mal à l'aise pour en parler, ne savent pas quoi recommander ou ne pensent pas que leur patient sera intéressé par la sexualité après le traitement, en particulier s'il est plus âgé".

Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Evans recommande d'inclure les deux partenaires dans la conversation sur la sexualité dès le diagnostic.

"Il est important d'inclure les deux partenaires, qu'il s'agisse de couples hétérosexuels ou homosexuels, dans la discussion dès le début s'ils le souhaitent. De cette façon, ils peuvent comprendre pleinement les implications que le cancer et son traitement peuvent avoir sur leur relation sexuelle. Souvent, cela se traduit par une meilleure satisfaction sexuelle après le traitement.

Sélection de patients pour Informations sur le cancer

Le cancer

Les cancers qui ne permettent pas de survivre sont plus susceptibles de faire l'objet d'un diagnostic tardif

Les six cancers qui offrent le moins de chances de survie représentent environ la moitié des décès par cancer au Royaume-Uni. Cependant, il est beaucoup plus probable que ces cancers ne soient pas diagnostiqués avant d'avoir atteint des stades avancés. Les taux de survie pourraient s'améliorer considérablement si le public était davantage sensibilisé aux symptômes et si les médecins généralistes disposaient de meilleurs outils de diagnostic.

par Amberley Davis

Le cancer

Stades du cancer

S'ils ne sont pas traités, les cancers passent souvent par trois stades : croissance locale, propagation aux canaux lymphatiques et propagation à d'autres parties du corps.

par le Dr Toni Hazell, MRCGP

Techniques à essayer

Bien sûr, toutes les personnes atteintes d'un cancer n'éprouvent pas de problèmes sexuels. Mais si c'est le cas, en parler à votre partenaire ou à votre équipe soignante peut vous aider à apaiser vos inquiétudes. Mme Evans insiste sur le fait qu'il est important de comprendre que la reprise de la vie sexuelle après un traitement est un processus progressif et qu'il ne faut pas le précipiter. Toutefois, cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas reprendre votre vie sexuelle.

"Le fait de prendre son temps et d'avancer à son propre rythme garantit un meilleur retour à une activité sexuelle normale.

Elle recommande :

Ouvrir

Il n'est pas toujours facile de parler de sexe, mais la communication avec votre partenaire est très importante. Evans recommande de trouver un environnement propice pour que vous puissiez tous deux parler ouvertement de vos sentiments et de ce qui pourrait fonctionner dans la chambre à coucher.

"Essayez de discuter de ce qui a changé dans votre relation, de ce qui vous fait plaisir, de ce qui vous met mal à l'aise ou vous fait mal, des endroits où vous aimeriez être touché. Explorez de nouvelles positions sexuelles, de nouvelles façons d'apprécier l'intimité, notamment : le sexe sans pénétration, le sexe oral, les jouets sexuels, la masturbation mutuelle, les câlins, les baisers et les massages".

Utiliser le bon lubrifiant

La sécheresse et l'irritation vaginales entraînant des rapports sexuels douloureux est une plainte fréquente chez les femmes ayant eu un cancer, en particulier celles qui suivent un traitement hormonal. Selon Mme Evans, il est important d'utiliser un bon lubrifiant sexuel, en particulier si vous ne pouvez pas utiliser de produits à base d'œstrogènes topiques pour le vagin.

Cependant, tous les lubrifiants ne se valent pas, précise-t-elle.

"Il est très important de connaître les ingrédients de votre lubrifiant, car beaucoup contiennent de la glycérine et du glycol, même certains disponibles sur ordonnance. Cela peut entraîner un muguet, un problème courant après un traitement anticancéreux. Et il est bien sûr essentiel de n'utiliser que des produits conçus pour un usage vaginal".

Essayer un jouet

Les jouets sexuels ne sont pas seulement un excellent moyen d'explorer de nouvelles sensations sexuelles, ils peuvent également contribuer à améliorer la santé sexuelle. Oui, vraiment.

"De nombreuses femmes trouvent qu'il leur faut plus de temps pour atteindre l'orgasme ou qu'elles souffrent d'une diminution des sensations sexuelles. L'utilisation d'un simple vibrateur à balle sur le clitoris pendant les préliminaires ou les rapports sexuels avec pénétration est une excellente idée, ou pour le plaisir en solo", explique Evans.

Les vibrateurs peuvent même aider à soulager la tension vaginale que certaines femmes ressentent à la suite du traitement.

"L'utilisation d'un vibrateur fin ou de dilatateurs vaginaux peut aider à étirer les tissus du vagin et à améliorer la flexibilité et la circulation".

Changez de style et bougez

"Lafatigue est un problème important pour les personnes atteintes d'un cancer. Si vous vous sentez physiquement épuisé le soir, essayez d'avoir des rapports sexuels le matin ou pendant la journée. Même les rapports sexuels rapides peuvent être amusants et réduire votre fatigue. Et bien que cela puisse paraître étrange, en augmentant progressivement votre activité physique, vous aurez peut-être plus d'énergie pour faire l'amour", explique Mme Evans.

Faire régulièrement de l'exercice, si vous en êtes capable, peut soulager les effets secondaires physiques et psychologiques du traitement, ce qui améliore l'image corporelle et stimule l'humeur.

Parlons de sexe

Mme Evans reconnaît que les résultats de l'enquête Breast Cancer Care sont décevants, mais elle estime qu'un changement positif est en train de se produire autour de cette question. De nombreux médecins et infirmières en prennent conscience et souhaitent apporter leur aide.

Elle souligne que le Royal College of GPs, en collaboration avec Macmillan Cancer Support, a mis au point une boîte à outils pour gérer les conséquences du traitement du cancer, y compris l'impact sexuel sur les relations.

"Au fil des ans, j'ai remarqué que de plus en plus de professionnels de la santé souhaitaient obtenir des conseils sur la sexualité pour leurs patients. Nous devons faire en sorte que parler de sexualité devienne la norme, et non l'exception, pendant et après le traitement du cancer. Personne ne devrait avoir à renoncer à sa vie sexuelle et à sa relation après un cancer", conclut-elle.